Même Place Saint-Germain la Police dérape...
En ces temps plus que troubles, socialement et politiquement, où l'on brûle ce que l'on adorait hier, où les valeurs tanguent et se vident de leur substance, j'en viens à parler ici des violences policières qui font la une des média, aujourd'hui même avec la manif des lycéens parisiens contre le drame sans nom de la désormais célèbre "Affaire Théo". Il n'y a pas que dans nos banlieues ou dans les zones de non-droit que la Police ou les forces de l'ordre dérapent. A Rennes, en avril dernier pendant les manifs contre la Loi Travail, un étudiant a perdu son œil sous mes fenêtres… et l'on discute encore de la provenance du projectile…
Mieux, c'est même directement sur la Place Saint-Germain que se sont produits des dérapages inacceptables comme dans l'histoire - mais aussi la suivante - que je vais vous raconter aujourd'hui et que j'hésitais, par scrupule, à mettre en ligne. Mais je considère que c'est désormais le moment opportun car il n'y a plus de raison de garder cette lamentable affaire dans le seul souvenir de ceux qui l'on vécue...
C'est mon ancien voisin du 4 rue des Francs Bourgeois qui parle… C'était il y a maintenant exactement 11 ans… Un triste anniversaire. Il m'avait raconté son histoire à ce moment là, en février 2006 donc, et en était tout à fait abasourdi et révolté, contre ce que je nomme bien des violences policières. Soit ce que l'on nomme vulgairement une bavure, basée sur des actes concrets et agressifs sans justification car en dehors de tout cadre légal, si ce n'est la seule volonté de laisser-faire du responsable qui encadre les fonctionnaires qui ont commis l'inacceptable...
Le témoignage et les faits...
Je mets ici les documents originaux récupérés qui relatent cette affaire :
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Les photos
L'état des enceintes après récupération... |
Les témoignages des témoins
La main courante
L'alerte aux élus municipaux
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Tout est là...
Puis ?
Puis, plus rien… Il n'y a pas eu de suite, sous quelque forme que ce soit. Juste des papiers et des rancœurs… Et de la stupeur et de l'indignation de la part des témoins de l'épisode, d'autant plus que ce n'était pas un soir dans un recoin, mais bien en plein jour, à la vue de tous, et même jusqu'au domicile de la victime (même si ce n'était que sur son balcon du premier étage donnant sur la rue)...
Il faut bien voir que quelques semaines plus tard, dès le mois de mars suivant, la contestation populaire contre la loi dite "CPE" s'élevait dans les rues de Rennes et que les violences atteignirent alors un niveau que le centre-ville n'avait plus connu depuis la fameuse manif des pêcheurs de février 1994... Là aussi, les violences, des deux côtés, furent nombreuses (j'en fus malheureusement le témoin à maint reprises et autrement plus graves que celles racontées ici !)... Ces violences de 2006 font parties maintenant de la mémoire collectives... Celles de 2016 aussi désormais...
Les CRS près de la Place Saint-Germain pendant les manifs contre le "CPE" - Mars 2006 - Photo Erwan Corre |
Les CRS sur les quais près de la Place Saint-Germain pendant les manifs contre le "CPE" - Mars 2006 - Photo Erwan Corre |
Je ne sais quoi en penser mais je dirai que tout cela m'attriste... et je repense à mon voisin de l'époque, qui avait toute ma sympathie car ce n'était pas un mauvais bougre...
Un autre épisode de violences policières Place Saint-Germain
Là, l'histoire est désormais ancienne... C'était en février 2013 (encore en février !). Je pense que si j'avais vu la manifestation depuis ma fenêtre, je serais descendu pour y prendre part. Mais à ce moment-là je me faisais plaisir dans un bon resto à Auray entre ciel et terre...
L'article de Ouest-France - En ligne ici |
Je découvrais les images de l'évènement quelques jours plus tard et je trouvais cet épisode encore plus lamentable : les coups de matraques indiscernés et dangereux étant de trop dans le soi-disant maintien de l'ordre qui n'était pas de toute évidence menacé face à des manifestants pacifistes même s'ils étaient déterminés :
A ce moment là, il faut bien voir que l'immeuble du 4 rue des Francs Bourgeois était encore habitable et depuis plusieurs jours occupé par des militants engagés (en l'occurrence, des travailleurs précaires) et pas par des squatteurs inorganisés. C'était en fait un symbole concret pour dénoncer le double discours des politiques et de la Municipalité... Se loger à Rennes, c'est compliqué !
Pour comprendre cette situation, je résumerai ce que me disait le responsable du D.A.L. de l'époque : "squatter rue de Fougères ou en périphérie, y'aurait pas eu de problème... mais là, à 150 m de la Mairie, c'était pas possible...". Preuve est faite ! Et là aussi en dehors de tout cadre légal : où est l'huissier, où sont les ordonnances d'expulsion ? C'est toute la question qui traverse ce billet, et les évènements que je mentionne ici, mais aussi tous les autres qui agitent notre société et pas seulement en France. A quoi sert le droit s'il ne sert que des intérêts bien compris...
Depuis, le 4 rue des Francs Bourgeois, dénommé aujourd'hui dans la nomenclature officielle "Îlot Chat qui pêche", a disparu du paysage de la place et a été remplacé par un cube de béton enserré dans l'emprise du chantier et qui sera dans le futur la porte de la sortie sud de la station de métro "Saint-Germain".
Ce qu'il reste de "l'Îlot Chat qui Pêche" - Place Saint-Germain, le 23 Février 2017... Photo Erwan Corre |
Ainsi vont les choses...
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